Troubles d'apprentissage
Le déficit en dystrophine semble augmenter le risque de troubles d'apprentissage. On parle de trouble d'apprentissage lorsqu'une personne ayant un QI normal, malgré une instruction adéquate, continue à rencontrer des difficultés à lire (dyslexie), à calculer (dyscalculie), à épeler ou à écrire (dysgraphie). Ces difficultés sont liées à une incapacité ou une difficulté à automatiser certains apprentissages, probablement en raison du déficit en dystrophine dans le cervelet (petit cerveau). Les enfants atteints de DMD peuvent également souffrir d’une mauvaise coordination indépendante de leur faiblesse musculaire. Un trouble d'apprentissage est un problème permanent dont on ne peut guérir, mais avec lequel on peut apprendre à vivre en développant des stratégies de compensation.
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La pratique est essentielle ! Pour l’automatisation, mieux vaut pratiquer 10 minutes chaque jour (7 fois par semaine) que 35 minutes deux fois par semaine. L’équipe éducative (PMS, enseignant en soutien scolaire et enseignant d’intégration joue un rôle clé dans l’identification des besoins d’apprentissage et l’orientation du soutien nécessaire.
Dyslexie et Duchenne
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Dans la population générale, la dyslexie touche environ 3 % des élèves de l'école primaire. Chez les enfants atteints de Duchenne, ce pourcentage grimpe à 40 %. Parmi eux, environ 20 % rencontrent des difficultés modérées en lecture et 20 % présentent des problèmes plus sévères.
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Le problème central de la dyslexie réside dans l’automatisation des correspondances entre sons et lettres. La conscience phonologique est la pierre angulaire de l’apprentissage de la lecture et peut être entraînée dès le plus jeune âge. Cela peut commencer en maternelle avec des jeux de rimes, des jeux d’écoute, des histoires, des poèmes et des jeux autour des phrases et des mots. Les moments de lecture ou d'écoute doivent être agréables et ludiques. Impliquez l'enfant dans le choix du livre.
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Pour les enfants atteints de DMD, la lecture est une compétence essentielle. Au fur et à mesure que les muscles s’affaiblissent, ils utiliseront de plus en plus l’ordinateur et travailleront donc davantage avec le langage écrit. Il est donc crucial d’investir dans cette compétence. Les difficultés de lecture doivent être détectées et prises en charge le plus tôt possible. Vous trouverez plus d’informations ici :
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https://www.apeda.be/trouble/dyslexie-et-dysorthographie/
Dyscalculie
Chez les enfants atteints de dyscalculie, la compréhension et le raisonnement sont généralement présents. Cependant, la difficulté réside dans l’automatisation des compétences mathématiques. Ici aussi, la pratique est bénéfique ! Des exercices courts et réguliers donnent les meilleurs résultats. La visualisation et la concrétisation des concepts mathématiques peuvent également apporter une grande aide. Il est utile de travailler avec des plans par étapes. Des outils tels qu’une calculatrice peuvent être autorisés dans les classes supérieures. Il est préférable d’enseigner une seule stratégie de résolution plutôt que plusieurs, afin d’éviter toute confusion. Plus d’informations disponibles ici :
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https://www.apeda.be/trouble/dyscalculie/
Dysgrafie
En raison des problèmes moteurs auxquels sont confrontés la plupart des garçons atteints de Duchenne, ils passent rapidement à l’utilisation de l’ordinateur. Par conséquent, les troubles de l’écriture chez ces enfants sont encore peu documentés.
Ce texte a été relu par Sam Geuens, psychologue clinicien de l’équipe Duchenne de l’UZ Leuven. Ses conseils et remarques ont été intégrés dans le texte. Le livre 'La psychologie de la dystrophie musculaire de Duchenne' de Jos Hendriksen a également été utilisé comme source.